Le truc c’est que si c’est une évidence il n’est absolument pas nécessaire de le souligner. Le souligner est une forme de pléonasme en quelque sorte. Cela fait deux pléonasmes et deux répétitions en 3 phrases, ça me semble beaucoup mais si c’est mûrement réfléchi et assumé pas de soucis. Rappeler que le lecteur n’est pas dans la tête de l’auteur et ne comprends en conséquence pas toutes les logiques qui n’appartiennent qu’à lui, sauf si bien sûr ils lisent un livre de philo qui les convoquent à cet exercice de réflexion intensive. Dans un récit il faut que ça s’enchaine de façon fluide et sans prise de tète. Même si je mesure bien que faire simple est souvent compliqué lorsque l’on est généreux de la plume ;-) à plus tard.
Merci pour ton observation, Léo. Toutefois, le mot évidence a deux sens ici. C'est sa répétition qui fait tout l'intérêt de la formulation, car le mot est le même en dépit de deux connotations. Le premier "évidence" conclut une démonstration quasiment mathématique faite à partir d'un autre jeu sur les sens : "s'accrocher" et "tenir". On ne peut pas s'accrocher à quoi que ce soit si on a rien à quoi tenir, c'est une évidence. cqfd si je peux dire. A partir de là, le second "évidence" exprime une sympathie immédiate envers une personne. Toutefois, la phrase étant sortie de son contexte, je comprends que ça ne te soit pas apparu avec évidence. ;-)
Voici donc le contexte sachant qu'Antonia est une "escort girl", une prostituée, quoi.
"Aujourd’hui sera drôle et drôle parce que je ferai exactement la même chose que ce que j’aurais fait s’il avait fait moche. Et qu’on me croie ou pas, je m’en fiche au fond car ce qui compte c’est que le vieux veuf le croie, lui, lui et sa crédulité enfantine, cette candeur qui lui fait encore croire qu’il a droit à un peu de lumière. Pourquoi pas Antonia ? On n’a pas grand-chose à quoi s’accrocher quand on n’a plus personne à qui on tient. C’est une évidence. De là où j’étais, la brindille qui flottait à portée de main sur la surface de l’eau m’apparut comme une évidence."
Un mot tout en douceur d'où coule la tendresse (le rythme donne au lecteur ce ressenti en plus des mots choisis). Un mot porteur de sens, profond. Enfin, un mot touchant. Merci Ioscrivo !
J’ai vivement pensé à la citation suivante de René Char « “Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront. » avec cette originale idée que deux saisons séparées puissent se rejoindre et se succéder à l’envi.
De nombreuses références se juxtaposent comme dans un rêve accumulant de nombreux symboles et pistes de réflexions, dont seul le cerveau qui les narre dispose des clés.
Ce sont les injonctions courtes et laconiques qui m’ont fait imaginer mon scénario et aussi parce que je viens de lire un excellent article sur l’IA et la tendance qui vient à déléguer sa pensée à la machine au risque de désaprendre à le faire par soi-même. Merci de m’avoir apporté la précision de ton point de vue, qui m’enrichit d’une nuance toute aussi intéressante.
Ou comment avoir imaginer qu’une personne aurait pu être guidé par son amour dans les années 80 avec juste un plan papier pour lui rappeler le chemin :-)
Dire je t’aime par télégraphe, par télégramme, par répondeur, par sms, par e-mail, envoi postal ou se déplacer…
Les moyens de le dire et de le dire plus fort sont nombreux. Il faut se déplacer, c’est mieux :-)
Ton poème narre un temps où l’élégance et la pureté se mêlent à la fragilité de la jeunesse. C’est à la fois beau et raffiné et dans mon ressenti vain et peut-être même dans le déclin. Je me suis permis une petite annotation car il me semble qu’un mot est en trop dans le dernier tercet. Bonne nuit Francis-Etienne.
Bonjour et merci pour ce premier chapitre qui décrit bien les actions dans un déroulé travaillé. Il manque juste un contexte plus global pour comprendre dans quoi s’inscrit l’histoire et une intrigue qui la conduit. Développer les personnages dont on ne sait que très peu de chose. Certaines phrases mériteraient d’être plus courtes. Bonne nuit.
Bientôt des GPS boostés à l’IA et connectés aux algorithmes sui connaissent tout de vous, qui savent où aller, pour quoi faire, comment le faire, work in progress…
Bonsoir Léo. Merci pour ces compliments, ils me touchent! Cette chanson est ancienne, une bonne dizaine d'années : je l'ai retrouvé au fin fond de mon ordinateur... D'autres suivront, promis!
Cher Léo, un pas de plus vers le monde merveilleux que tu m’offres à chacune de tes lectures, comme si le texte s’enrichissait de la brillance de ton esprit. Merci encore de tout mo cœur. Dans l’espace si concis du sonnet, on doit trouver un rythme soutenu qui ne laisse pas le temps au lecteur de flâner sur un sentier secondaire mais on doit l’éblouir par la profusion des sentiers qu’il pourrait emprunter et ainsi devancer son esprit avant qu’il n’ait eu le temps de s’attarder sur une invitation à rêver. La richesse du détail est essentielle et elle commande cette technique d’écriture que le Duc de Saint Simon utilise abondamment, comme si la surenchère de détails suffisait au récit, rendant la narration proche d’une forme de réalité presque vivante et pourtant narrée. Toutes mes lectures me servent dans le mode d’expression que j’ai choisi. On peut alors se poser la question de l’influence d’un auteur sur notre propre expression. Peut-on avoir un style propre, indépendant de nos lectures, ou au contraire cisèle-t-on notre écriture à l’outil d’un autre écrivain ? Je suis convaincu que nous puisons dans nos lectures des attitudes de composition dont nous fondons la matière « en fusion » dans notre singulière création. Ainsi sans plagier, nous nous parfumons de Proust ou de Rimbaud, comme si sous avions choisi de présenter notre travail avec l’élégance d’une femme dont le parfum invisible habille nos sens d’une admiration pour la beauté dont le moindre détail nous fascine. Merci encore Léo de me permettre de préciser autant de détails en répondant à tes si généreux commentaires. Merci encore de tout cœur, et à tout de suite. Francis-Etienne. Sous la voûte d’un ciel à la tiède douceur Jaillit parfois un rire aux lèvres d’un noceur.
Avant même de lire et d’écouter pour mon plus grand plaisir te dire que l’illustration du poisson est vraiment chouette. Et le son vraiment impeccable fait raisonner ta magnifique chanson qui conte admirablement bien le passage d’une forme de dépendance à une liberté conquise et décomplexée. Très chouette, je me la suis réécoutée 4 à 5 fois. Merci Perthro.
Bonsoir Francis-Etienne ! Je viens de découvrir le maçonnique convent et le porphyre qui associé aux larmes sont comme des pleurs de majesté et j’ai juste coincé sur inde avec un « i » minuscule que je n’identifiais pas avant de m’en remettre au dictionnaire papier dont l’indexation du mot est plus sûr que n’importe quel moteur de recherche :-) De la lumière jaillit la connaissance, des mots ils l’ancrent, et tes vers la transcende… le titre est la représentation puissante de ce qu’évoque ton poème, merci de ce partage bouillonnant.
Il y a de nombreuse formules très efficaces et toujours beaucoup de force et de densité dans ce nouveau texte, je suis juste désarçonné par l’usage entremêlé du « je », du « tu » et du « vous ».
Bonjour Aurélien et bienvenue. Un texte sans tabou sur le sujet le plus sombre de notre existence et (presque) inéluctable, à quelques dépenses inconsidérées près. Plus que le ton pragmatique et froid, ce sont les détails documentés qui nous font écarquiller les yeux en nous disant que jusqu’au bout, rien n’est laissé au hasard pour booster les apparences. A plus tard.
Mon cher Léo, quel beau commentaire qu’est le tien sous ce texte ! Il interroge sur un sujet qui semble bien passionné tout le monde, celui de l’amour. Ce thème si dominant dans toute la littérature est essentiellement un constat de la nature humaine. Il se décline sous toutes sortes de formes et occupe la vie de chacun d’entre nous. Aimer semble être nécessaire à l’enrichissement de l’homme et pourtant aimer ne se dissocie pas de milliers d’autres sentiments, comme la haine, la jalousie ou l’indifférence. Il serait bien prétentieux de vouloir en quelques vers traduire ce que l’amour peut engendrer. Ce qui a particulièrement attiré mon regard c’est la vanité de l’amour dont la vérité se fond vite dans la banalité. On ne sait pourquoi nous aimons mais en revanche on sait très vite à quel moment nous n’aimons plus. Proust, encore lui ! en maître de l’analyse de l’âme humaine, nous rappelle que l’amour naît et meurt avec l’évolution de notre vie et de notre personne. On n’aime pas essentiellement, on aime chronologiquement. Ainsi on verra Swann se détacher d’Odette de Crécy comme si devenu étranger à lui-même il ne trouvait plus aucun charme à cette femme, qui, de toute façon, « n’était pas son genre ». Peut-être l’amour n’est-il qu’une aspiration vers l’autre et que nos sens s’en bernent par peur de la solitude. De là peut-être naît cette perception de l’ironie à travers ce texte. Ironie que l’on retrouve d’ailleurs chez La Bruyère ou Sacha Guitry pour qui l’amour est une affaire de société. On pourrait longuement converser à ce sujet ! Merci encore Léo et à tout de suite. Francis-Etienne. Une larme de cire et son goût de vanille Coule le long d’un cœur pris par une coquille.
L'ennemi semble être à la fois extérieur et intérieur. Il est là à en perdre la raison. Il ne laisse aucune issue. À part, peut-être, l'accepter. Accepter de vivre avec lui, et s'adapter quand on n'a pas d'autres choix. Accepter les insomnies qu'il provoque. Merci pour ce texte qui offre plusieurs interprétations, qui donne envie de chercher à comprendre !
Bonjour à toutes et tous,
Merci Léo pour ton retour sur les trois derniers « épisodes et pour les infos "pratiques".
Je conçois ce texte comme faisant partie d’un diptyque. Le second texte, dont je n’ai pas encore écrit une seule ligne, racontera l’histoire de la vie d’une personne sans chez-soi à qui on rend hommage au cimetière de Thiais, comme tu l’as pressenti dans ton dernier message. Qui sait peut-être pour un prochain atelier et/ou pour une écriture à mon rythme au fil du temps.
Merci pour vos retours constructifs et bienveillants au fil de la « publication » des « chapitres » sur le site.
Bonne soirée et bonne nuit,
Marie-Noëlle