Avec les mots que j'ai en prêt

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Je t'ai conjugué au presque parfait

Avec les mots que j'ai en prêt 

Tu étais un songe inaccessible 

Un reflet nacré sous la cible

 

A l'heure des sots, j'ai rassemblé

Le peu de courage amassé

J'ai écrit pour vivre plus fort

Figer,dans un sourire, le corps

 

Me suis enfermé dans mon 7m carré 

Éteins les lumières artificielles 

Dans ce carnet à la couverture dorée 

J'avais presque des ailes

 

L'année s'est consumée hors du temps

J'avais la certitude de l'intime

Le doute qui toujours écorche

Vite, au calendrier de l'avant

 

J'ai parfois prié pour un nouvel état 

A court de patience, à coups de ratures 

Ancre de tes yeux sur l'horizon béat

Je me moque de ces frontières 

 

Viré a l'obsession, sans les autres

Virées nocturnes, défier la lune

En finir avec la potion, sans le coeur 

Une dernière fois, être détestable 

 

Je partirai de ce désastre éclatant 

Au milieu de la nuit qui s'agite

 

 


Publié le 05/10/2025 / 15 lectures
Commentaires
Publié le 05/10/2025
j’ai beaucoup aimé "J'ai écrit pour vivre plus fort ». Comme dans ma lecture du précédent texte il y a une forme de violence et de culpabilité que je n’arrive pas à situer ni comprendre, n’en demeure pas moint que l’évocation des mots leur donne toute une densité qui remue et inquiète, on n’y reste pas insensible.
Publié le 06/10/2025
C'est intéressant d'évoquer la culpabilité. Comme un syndrome de l'imposteur ou le fait de se croire responsable d'événements qui nous dépassent.
Publié le 06/10/2025
"Me suis enfermé dans mon 7m carré Éteins les lumières artificielles Dans ce carnet à la couverture dorée J'avais presque des ailes" J'aime bien l'humilité dans l'écriture. En fait, je l'exige. ;-)
Publié le 06/10/2025
Merci. L'écriture est laborieuse avant tout. Et parfois il y a une étincelle qu'il faut savoir accueillir et offrir à l'autre.
Publié le 06/10/2025
Pour ma part je n'offre rien. Je prends tout, mon plaisir et le plaisir de l'autre. ;-)
Publié le 06/10/2025
Je sens l'urgence de déposer les mots sur le papier, de nommer toute cette violence, cette tristesse, de donner du sens à cette liberté (les "ailes") qui s'est échappée des mains. Mais l'écriture semble impuissante. Il est difficile d'écrire sur ce que l'on a vécu de plus dur dans la vie. C'est peut-être cela qui est abordé. En tout cas cette écriture se veut humble, ce qui est touchant.
Publié le 06/10/2025
Merci Lucie. Oui nommer les choses et essayer de les rendre plus belles. Peut être pas le plus dur mais là où j'ai le plus appris.
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