Je m'appelle Cassiopé et je suis enfin arrivée au bout du chemin. Je n'aurais jamais cru que ça puisse être aussi long quand je suis partie.

 

D'abord il y eut la foule. S'en extirper. Ces corps que j'ai du disperser, écarter, ignorer. Mon corps malaxé, dérouté, déséquilibré. Il y eut aussi ces odeurs. La foule pue. La sueur, le tabac, l'alcool. Le pire fut peut être les mains, résistant à mon désir de m'extraire. Les mains qui me touchaient là où on ne me touche jamais. Pas un toucher impudique, un toucher répulsif. Elles me disaient "tu es trop près, écarte-toi". Crier, hurler mais à quoi bon. Car si la foule pue, elle hurle aussi. Juste pour être entendu par son voisin, toute le monde crie. Il faut aussi couvrir la musique qu'on est sois-disant venu écouter. Enfin j'apperçois la lisière. Plus la peine de percuter, éviter suffit. L'odeur, le bruit s'éteignent peu à peu.

 

Et puis quelques mètres plus loin, il y eu la mer. Brutalement elle éteignis tout. Le bruit, l'odeur, l'opression. Elle prit le pouvoir, s'imposa. Elle mis de l'ordre, un rythme régulier. Mes pieds, léchés par l'eau puis découverts, la vague envahissant l'espace sonore puis les bulles laissées dans le sable éclatant pendant cet instant de retrait, de repos.


Publié le 19/11/2025
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