Mâchicoulis et landes de l'oubli

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Au bord d’une forêt dans le nord de l’Ecosse

S’élève un vieux donjon dont les sombres créneaux

Repoussent le brouillard sous les puissants meneaux

Des soupiraux creusés aux bouches d’une fosse.

 

Un souverain s’émeut lorsqu’aboie un molosse

Devant des bras bandant d’immenses mangonneaux

D’où s’échappent déjà des flammes de fourneaux

Que des hommes d’église attisent de leur crosse.

 

L’enfer se multiplie au rythme des brûlots

Dont les boulets de plomb comme de longs sanglots

Viennent mourir au pied de la tour prisonnière.

 

Une tempête enfin se lève sur le port

Chassant loin du château la félonne bannière

Qui osa menacer le monarque de mort.

 

Francis-Etienne Sicard Lundquist

Griffes d'orties @2014

 


Publié le 06/11/2025 / 8 lectures
Commentaires
Publié le 07/11/2025
J’ai toujours trouvé que la (tentative de) prise des châteaux forts représentait à merveille l’allégorie de la vie dans laquelle il faut apprendre à se protéger des agressions extérieurs, pour laquelle il faut être capable de riposter aussi, et puis la solitude à force de rester trop enfermé à craindre de tout perdre. Le brouillard ajoute un voile de sinistrose de ne pas voir d’où peut surgir l’ennemi. Merci Francis-Etienne de ce nouveau partage.
Publié le 07/11/2025
Une plongée dans une ambiance médiévale vibrante et pleine d’émotions. J’ai particulièrement aimé la dynamique entre le château, la tempête et le souverain inquiet. Les tensions se ressentent et les images frappent fort. Merci pour ce partage :)
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