Quel bel hommage tu leur rend. Et ce faisant de souligner si bien comme tu leur fait, tout le travail nécessaire à nos alis artistes pour sublimer ce su’ils proposent et en faire des souvenirs inoubliables. Merci Mich.
En plein automne je vais garder en tête ta douce mélodie pour faire de la pluie de saison une musicalité digne de ta création. Avec le spleen de circonstances qui va bien et ta belle poésie qui confère au vent une mélancolique destinée, c’est un magnifique moment de lecture et d’écoute que je viens de passer. Merci Perthro.
Le commentaire de Lucie est important et j’ajoute à cela le « juste » qui minimise toute chose car il faut être fort à tout prix, dans une société qui s’endurcit de jour en jours…
Bonjour Patrice. A lire dans son contexte : est-ce que ça apporte quelque chose à l’histoire ? Si ça n’apporte rien c’est inutile sauf faire du remplissage.
Le "secret mal gardé" m'évoque les non-dits qui sont destructeurs pour les liens humains, ils entraînent avec eux leur disparition. Si on se parle on peut découvrir beaucoup de choses, briser les jugements préconçus, les tabous. Si on ne le fait pas on reste seul avec ses peurs, ses lourds secrets et on s'enfonce inexorablement dans la souffrance. On casse l'amour dont on a tant rêvé, comme ton texte le dit bien. C'est dur de parler mais il ne faut pas perdre espoir et s'en donner les moyens. Un jour tout ce travail paiera.
Je suis ravie que le clin d’œil à Camus vous ait parlé. Pour ce qui est des phrases qui commencent par “Avec”, merci d’avoir remarqué ce petit twist ! Ça fait plaisir de savoir que mes choix résonnent. Merci encore pour vos retours motivants. Au plaisir de vous lire :))
C'est marrant, ce texte qui sort maintenant, au moment où Léo et moi avons une explication autour de F. Cavanna qui ne partage pas du tout ton point de vue, Valérie. J'en profite donc pour rediffuser ici ses arguments si bien dits.
"Lecteur, avant tout, je te dois un aveu. Le titre de ce livre est un attrape-couillon. Cette “lettre ouverte” ne s’adresse pas aux culs-bénits. […]
Les culs-bénits sont imperméables, inoxydables, inexpugnables, murés une fois pour toutes dans ce qu’il est convenu d’appeler leur “foi”. Arguments ou sarcasmes, rien ne les atteint, ils ont rencontré Dieu, il l’ont touché du doigt. Amen. Jetons-les aux lions, ils aiment ça.
Ce n’est donc pas à eux, brebis bêlantes ou sombres fanatiques, que je m’adresse ici, mais bien à vous, mes chers mécréants, si dénigrés, si méprisés en cette merdeuse fin de siècle où le groin de l’imbécillité triomphante envahit tout, où la curaille universelle, quelle que soit sa couleur, quels que soient les salamalecs de son rituel, revient en force partout dans le monde. […]
Ô vous, les mécréants, les athées, les impies, les libres penseurs, vous les sceptiques sereins qu’écœure l’épaisse ragougnasse de toutes les prêtrailles, vous qui n’avez besoin ni de petit Jésus, ni de père Noël, ni d’Allah au blanc turban, ni de Yahvé au noir sourcil, ni de dalaï-lama si touchant dans son torchon jaune, ni de grotte de Lourdes, ni de messe en rock, vous qui ricanez de l’astrologie crapuleuse comme des sectes “fraternellement” esclavagistes, vous qui savez que le progrès peut exister, qu’il est dans l’usage de notre raison et nulle part ailleurs, vous, mes frères en incroyance fertile, ne soyez pas aussi discrets, aussi timides, aussi résignés!
Ne soyez pas là, bras ballants, navrés mais sans ressort, à contempler la hideuse résurrection des monstres du vieux marécage qu’on avait bien cru en train de crever de leur belle mort.
Vous qui savez que la question de l’existence d’un dieu et celle de notre raison d’être ici-bas ne sont que les reflets de notre peur de mourir, du refus de notre insignifiance, et ne peuvent susciter que des réponses illusoires, tour à tour consolatrices et terrifiantes,
Vous qui n’admettez pas que des gourous tiarés ou enturbannés imposent leurs conceptions délirantes et, dès qu’ils le peuvent, leur intransigeance tyrannique à des foules fanatisées ou résignées,
Vous qui voyez la laïcité et donc la démocratie reculer d’année en année, victimes tout autant de l’indifférence des foules que du dynamisme conquérant des culs-bénits, […]
À l’heure où fleurit l’obscurantisme né de l’insuffisance ou de la timidité de l’école publique, empêtrée dans une conception trop timorée de la laïcité,
Sachons au moins nous reconnaître entre nous, ne nous laissons pas submerger, écrivons, “causons dans le poste”, éduquons nos gosses, saisissons toutes les occasions de sauver de la bêtise et du conformisme ceux qui peuvent être sauvés! […]
Simplement, en cette veille d’un siècle que les ressasseurs de mots d’auteur pour salons et vernissages se plaisent à prédire “mystique”, je m’adresse à vous, incroyants, et surtout à vous, enfants d’incroyants élevés à l’écart de ces mômeries et qui ne soupçonnez pas ce que peuvent être le frisson religieux, la tentation de la réponse automatique à tout, le délicieux abandon du doute inconfortable pour la certitude assénée, et, par-dessus tout, le rassurant conformisme.
Dieu est à la mode. Raison de plus pour le laisser aux abrutis qui la suivent. […]
Un climat d’intolérance, de fanatisme, de dictature théocratique s’installe et fait tache d’huile. L’intégrisme musulman a donné le “la”, mais d’autres extrémismes religieux piaffent et brûlent de suivre son exemple. Demain, catholiques, orthodoxes et autres variétés chrétiennes instaureront la terreur pieuse partout où ils dominent. Les Juifs en feront autant en Israël.
Il suffit pour cela que des groupes ultra-nationalistes, et donc s’appuyant sur les ultra-croyants, accèdent au pouvoir. Ce qui n’est nullement improbable, étant donné l’état de déliquescence accélérée des démocraties. Le vingt et unième siècle sera un siècle de persécutions et de bûchers. […]"
Bise, Valérie. ;-)
Je me sens évidemment bien plus proche de François Cavanna que de Danièle Sallenave de l’Académie française. Il était fils d'ouvrier. On sent ses origines à travers son écriture, dans sa gouaille, dans ses mots, dans ses phrases. Il ne les cache pas. Au contraire, il revendique tout au long de sa carrière son identité prolétaire et il faut du courage pour oser affirmer qu'elle ne vaut pas moins qu'une autre. C'est notamment ce qui me séduit chez F. Cavanna et c'est là qu'il est infiniment humble et, pour moi, tellement plus crédible, authentique que Madame Sallenave. (longtemps pro-sioniste et définitivement anti-communiste, un peu une enfonçeuse de porte ouverte en somme.)
Croire induit une forme d’irrationalité. Et employer ce mot c’est admettre que ce n’est pas une vérité absolue. Et cette noblesse de respecter les croyances des autres me rappellent Voltaire qui disait : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire » … merci Valérie
Il y a toujours eu les pro et les contre. Danièle Sallenave de l’Académie française dit tout autre chose :
« La virgule aurait-elle été préférable ? Non. Qu’on l’essaie : on verra qu’elle enlève toute structure à la phrase. Le point, alors ? Qu’on l’essaie aussi : et on verra qu’il donne au récit un ton d’énumération laconique et brutale qui ne convient pas à un propos fait de distance et d’ironie légère.
Le point-virgule non seulement convient, mais il est indispensable. Il laisse à la phrase le temps de s’épanouir, il évite de rompre l’unité de la pensée par la multiplication des phrases courtes. Il respecte la phrase, mais il la construit, au lieu d’en juxtaposer les éléments comme le fait la virgule.
Le point-virgule est le signe de ponctuation par lequel on peut donner à la phrase une certaine ampleur, autrement que par la molle et paresseuse succession de virgules. Le point-virgule confère à la phrase une rigueur sans excès, il en module le ton, et fait ainsi entendre la voix de l’auteur. »
Et elle rapporte d’ailleurs que dans son Traité de la ponctuation française (Tel, 1991), Jacques Drillon écrit : « Le point-virgule atteste un plaisir de penser. ». Et Balzac d’ailleurs l'utilisait avec brio. En cela je trouve que Cavanna sur ce coup là n’est pas un modèle d’humilité.
Bref, chacun est libre d’en user ou non et je trouve pour ma part qu’il est vecteur de nuances et qu’à ce titre il est un bienfait pour la littérature. Et je me dis enfin que si le point-virgule fait enrager à ce point Cavanna qui lui accorde autant d’importance, c’est bien qu’il n’est pas si anodin que cela. Et au passage l’usage excessif des points d’exclamation sont de mon point de vue particulièrement désagréables : ça pique les yeux. Le point d’exclamation c’est tout sauf humble, mais c’est un autre débat.
J’aime beaucoup votre extrapolation qui rend l’amour possible dans un asile, ce qui est une réalité à rebours des croyances limitantes basées autour de la folie. Que cela fait du bien de voir autre chose, d’ouvrir son esprit à différents horizons ! L’histoire est touchante, et c’est une bonne idée que de reprendre ce célèbre incipit de Camus qui en surprend plus d’un. Les points de vue des personnages sont intéressants, on les perçoit bien dans l’écriture. Enfin, les phrases commençant par "Avec une telle application..." et "Avec des chapitres..." montrent le côté oral des pensées qui casse les règles de l’écrit (ou on ne commence pas une phrase avec "avec"). Je reconnais là aussi la maîtrise du travail de l’auteur (de manière générale) qui se permet de jouer avec ce qu’il connaît par coeur. J’apprécie.
Bien dit, Valérie,
Il est bon de croire en certaines choses, comme ce berger Elzéard qui planta une forêt dans un lieu aride, entre le sud des Alpes et la Provence — L’Homme qui plantait des arbres de Giono, un petit bijou.
Qu’il est bon aussi d’être ouvert et d’avoir un grand cœur.
Et comme le disait Oscar Wilde : « Soyez vous-même, les autres sont déjà pris. »
L'écriture vu comme une tempête orageuse.
J'ai décidé de laisser place aux éclaircies et de ne plus considérer l'écriture comme un combat et une ennemie mais comme une amie.
Enfant, j'ai lu Prévert. Son poème jamais oublié fut celui du désespoir assis sur un banc. C'est la première fois que j'entendais parler de désespoir et ne savais même pas que ça existait.
Je vais réviser mon point-virgule. A la lecture de ce texte, je m'aperçois que je ne l'utilise jamais et ne savais même plus à quoi il servait.
J'aime bien cet homme, Cavanna et ai apprécié ses livres.
Merci Valérie pour ton incroyable texte lorsqu’on le lit aujourd’hui mais qui était le quotidien malheureusement des générations passées les plus pauvres. Cette vie de labeur et de servitude pour tout juste se nourrir et rester en vie. Bien des richesses se sont. établies sur l’exploitation d’humains sur ses semblables. Et de nos jours, il me semble bien que la servitude des plus faibles et pauvres pour alimenter la pompe à fric des tous puissants et de nouveau un fantasme qui oeuvre à plein régime pour arracher la moindre particule de santé et de ressources à ses semblables. L’Histoire semble être un éternel recommencement.
Bonjour Mich, n’est-ce pas un doublon ? je suis sûr de l’avoir déjà lu. Cependant même en seconde lecture on ne peut s’empêcher d'esquisser quelques sourires, à plus tard Mich.
Magnifique poème de Verlaine et non moins introduction que tu as rédigée et qui en appelle à l’introspection de chacun mais à la fois une forme d’état commun, une universalité métaphysique où les mystères de la vie et de ce qui s’y déroule sont bien des fois mystérieuses. Merci Mich.
C 'est ça. ça m'a aidée au début d'une grande solitude compliquée ceci dit.
Ce qui inquiète, ce sont tous ces jeunes qui se détachent de la vie réelle.
Merci .